Le Kiwano est un drôle d'engin. Une sorte d'hybride entre une monoroue gyroscopique et une trottinette. Pour l'oeil non aguerri cela ressemble furieusement à un Segway ayant subi d'une belle cure d'amaigrissement.
J'avais repéré cette machine il y a bien longtemps. Elle n'en était qu'à son crowdfunding et moi je sortais à peine de ma laborieuse phase d'apprentissage de la gyroroue. Sur le papier, je trouvais l'approche Kiwano très pertinente. Un pneu large pour faciliter l'équilibre. Un guidon pour simplifier les départs. Une suspension pour amortir les descentes de trottoirs. Trois arguments très forts pour se différencier des concurrents.
Après d'incroyables retards, le Kiwano est enfin arrivé sur le marché. Il est enfin temps de tester "en live" ce que donnent ces innovations.
Premier constat, le KO1 est véritablement un drôle d'engin. Je ne m'attendais pas à tant de différences avec ce que j'avais pu rider jusque-là !
Ma première difficulté a été de comprendre comment l'allumer. Dans les fait, le Kiwano à 3 états :
- éteint : comme toute gyroroue, il est inerte et ne tient pas debout sans la béquille
- en veille : il se tient à la verticale et peut être manœuvré à la main (comme une roue avec trolley) mais on ne doit absolument pas monter dessus.
- en fonctionnement : son guidon s'incline de 12 degrés, et il est prêt à être chevauché.
En théorie c'est simple. En pratique, cela génère des étrangetés. En veille, le Kiwano n'est jamais vraiment à l'arrêt. En cherchant à maintenir son équilibre, il finit toujours pas avancer ou reculer tout doucement. Pire, quand il est "en fonctionnement" il se laisse emporter par le poids de son guidon. Si, on ne le tient pas, il se carapate en une furieuse accélération. C'est d'autant plus surprenant, qu'il ne "tire" absolument pas dans la main. Il ne donne pas l'impression de vouloir s'enfuir tant qu'on le tient légèrement.
Autrement dit, le fait que le KO1 tienne tout seul debout et soit motorisé lui procure une certaine "vie" assez surprenante. D'autant plus, que comme toutes les roues gyroscopiques le moteur s'emballe dès qu'il ne sent plus le contact du sol. Bien évidement, il y a une sécurité logicielle qui coupe le roue, mais le Kiwano a le temps de faire des dégâts avant. Surtout que la bête est lourde.
Concrètement, il m'a plusieurs fois mangé la jambe, ou fracassé une cheville... Comme toujours, on finit par comprendre les gestes à éviter... mais l'apprentissage est douloureux !
Autre grosse surprise : les pédales. Elles sont toutes petites et orientables. Rien à voir avec les pédales de wheels. Pour ceux qui ne pratiquent pas les gyroroues, leurs pédales sont solidaires des machines et permettent le contrôle de la vitesse par leur inclinaison. L'approche Kiwano est en totale contradiction avec celle des autres machines. Le fait même d'avoir à orienter les pédales avant de monter dessus est assez déstabilisant. D'autant plus qu'elles restent mobiles lors de la glisse. Ensuite, il faut plusieurs essaies avant de trouver comment y mettre ses pieds (pointe, plante ou talon)... Et je n'ai toujours pas compris si elles agissent sur la vitesse...
Mais contre toute attente, j'ai fini par m'y habituer et par y trouver un certain plaisir. Le pied et la cheville regagnent en liberté.
Ce qui m'a certainement le plus perturbé (et mis en danger), c'est ce p$€#@ de pneu large. Certes, sur terrain plat et régulier, c'est top. Pas de soucis d'équilibre, ça roule tout seul... Mais dans la vraie vie, il y a des trous, des bosses, des pentes latérales. Et dans tous ces cas, le pneu large et plat s'incline violemment sur le côté ! Les efforts à fournir pour compenser sont énormes (comparativement à ceux à fournir sur une wheel). Du coup, cela pousse à une conduite excessivement prudente pour ne pas se faire surprendre pas une aspérité peu visible.
Autre élément pas toujours simple à gérer : le guidon. Lors des premiers kilomètres, je l'ai vraiment perçu comme un ennemi. Quand le pneu décide de se pencher sur le côté, le guidon en fait autant et accentue le mouvement. Pour tourner, il ne sert pas à grand chose (ce n'est pas un vélo)... Mon corps commence à peine à comprendre comme se servir de cette étrange perche. L'ensemble roue + guidon forme une sorte de culbuto. Et le pilotage de l'engin se fait autant avec les pieds qu'avec le poids du corps qui doit contrebalancer les oscillations du culbuto... c'est au final assez fun :)
Autre blague, le Kiwano a 2 modes de conduites : Normal et Advanced. Déstabilisé et peu rassuré par mes premiers mètres, je suis resté longtemps en Normal. Grave erreur. L'algorithme ne contrôle correctement les montées et descentes qu'en Advanced. Quand on prend des pentes en Normal le guidons change d'inclinaison de manière plus que douteuses et fini toujours par s'encastrer entre les jambes... ce qui oblige à adopter une posture des moins élégantes...
Venons-en aux points vraiment positifs :
- C'est du super matos, solide et bien fini... très "qualité allemande"... un peu lourd mais vraiment sécurisant.
- Le compteur de vitesse/batterie sur le haut de la perche est bien pratique.
- L'engin ne va pas vite mais il a un excellent "couple"... ça grimpe tout seul :)
- En mode balade/shopping c'est pas mal du tout. On passe aisément du ride à la marche, le KO1 porte facilement quelques sacs sur son guidon. On peu aisément discuter avec des piétons, c'est assez convivial.
Les points négatifs :
- Le pneu tout-terrain c'est vraiment de la blague... C'est un pneu-gomme plein (sans chambre à air), plat qui plus est... ultra casse-gueule dès qu'on se balade sur des chemins avec cailloux et racines :/
- Le poids ne donne pas envie de se retrouver sans batteries... Et oblige à porter la bête à deux mains.
Le point qui reste à trancher : la suspension.
Tant que l'on est en ligne droite, cette suspension est géniale. Elle crée de super amortis avec les petites aspérités et permet d'encaisser des petites chutes de trottoirs sans se fracasser le dos.
Par contre, elle crée des sensations bizarres quand on prend des virages un peu vite... Une sorte de déhanché élastique de la roue.
A ce stade, je ne peux pas encore dire si ce comportement est un soucis réel un une habitude à prendre.
J'avais repéré cette machine il y a bien longtemps. Elle n'en était qu'à son crowdfunding et moi je sortais à peine de ma laborieuse phase d'apprentissage de la gyroroue. Sur le papier, je trouvais l'approche Kiwano très pertinente. Un pneu large pour faciliter l'équilibre. Un guidon pour simplifier les départs. Une suspension pour amortir les descentes de trottoirs. Trois arguments très forts pour se différencier des concurrents.
Après d'incroyables retards, le Kiwano est enfin arrivé sur le marché. Il est enfin temps de tester "en live" ce que donnent ces innovations.
Premier constat, le KO1 est véritablement un drôle d'engin. Je ne m'attendais pas à tant de différences avec ce que j'avais pu rider jusque-là !
Ma première difficulté a été de comprendre comment l'allumer. Dans les fait, le Kiwano à 3 états :
- éteint : comme toute gyroroue, il est inerte et ne tient pas debout sans la béquille
- en veille : il se tient à la verticale et peut être manœuvré à la main (comme une roue avec trolley) mais on ne doit absolument pas monter dessus.
- en fonctionnement : son guidon s'incline de 12 degrés, et il est prêt à être chevauché.
En théorie c'est simple. En pratique, cela génère des étrangetés. En veille, le Kiwano n'est jamais vraiment à l'arrêt. En cherchant à maintenir son équilibre, il finit toujours pas avancer ou reculer tout doucement. Pire, quand il est "en fonctionnement" il se laisse emporter par le poids de son guidon. Si, on ne le tient pas, il se carapate en une furieuse accélération. C'est d'autant plus surprenant, qu'il ne "tire" absolument pas dans la main. Il ne donne pas l'impression de vouloir s'enfuir tant qu'on le tient légèrement.
Autrement dit, le fait que le KO1 tienne tout seul debout et soit motorisé lui procure une certaine "vie" assez surprenante. D'autant plus, que comme toutes les roues gyroscopiques le moteur s'emballe dès qu'il ne sent plus le contact du sol. Bien évidement, il y a une sécurité logicielle qui coupe le roue, mais le Kiwano a le temps de faire des dégâts avant. Surtout que la bête est lourde.
Concrètement, il m'a plusieurs fois mangé la jambe, ou fracassé une cheville... Comme toujours, on finit par comprendre les gestes à éviter... mais l'apprentissage est douloureux !
Autre grosse surprise : les pédales. Elles sont toutes petites et orientables. Rien à voir avec les pédales de wheels. Pour ceux qui ne pratiquent pas les gyroroues, leurs pédales sont solidaires des machines et permettent le contrôle de la vitesse par leur inclinaison. L'approche Kiwano est en totale contradiction avec celle des autres machines. Le fait même d'avoir à orienter les pédales avant de monter dessus est assez déstabilisant. D'autant plus qu'elles restent mobiles lors de la glisse. Ensuite, il faut plusieurs essaies avant de trouver comment y mettre ses pieds (pointe, plante ou talon)... Et je n'ai toujours pas compris si elles agissent sur la vitesse...
Mais contre toute attente, j'ai fini par m'y habituer et par y trouver un certain plaisir. Le pied et la cheville regagnent en liberté.
Ce qui m'a certainement le plus perturbé (et mis en danger), c'est ce p$€#@ de pneu large. Certes, sur terrain plat et régulier, c'est top. Pas de soucis d'équilibre, ça roule tout seul... Mais dans la vraie vie, il y a des trous, des bosses, des pentes latérales. Et dans tous ces cas, le pneu large et plat s'incline violemment sur le côté ! Les efforts à fournir pour compenser sont énormes (comparativement à ceux à fournir sur une wheel). Du coup, cela pousse à une conduite excessivement prudente pour ne pas se faire surprendre pas une aspérité peu visible.
Autre élément pas toujours simple à gérer : le guidon. Lors des premiers kilomètres, je l'ai vraiment perçu comme un ennemi. Quand le pneu décide de se pencher sur le côté, le guidon en fait autant et accentue le mouvement. Pour tourner, il ne sert pas à grand chose (ce n'est pas un vélo)... Mon corps commence à peine à comprendre comme se servir de cette étrange perche. L'ensemble roue + guidon forme une sorte de culbuto. Et le pilotage de l'engin se fait autant avec les pieds qu'avec le poids du corps qui doit contrebalancer les oscillations du culbuto... c'est au final assez fun :)
Autre blague, le Kiwano a 2 modes de conduites : Normal et Advanced. Déstabilisé et peu rassuré par mes premiers mètres, je suis resté longtemps en Normal. Grave erreur. L'algorithme ne contrôle correctement les montées et descentes qu'en Advanced. Quand on prend des pentes en Normal le guidons change d'inclinaison de manière plus que douteuses et fini toujours par s'encastrer entre les jambes... ce qui oblige à adopter une posture des moins élégantes...
Venons-en aux points vraiment positifs :
- C'est du super matos, solide et bien fini... très "qualité allemande"... un peu lourd mais vraiment sécurisant.
- Le compteur de vitesse/batterie sur le haut de la perche est bien pratique.
- L'engin ne va pas vite mais il a un excellent "couple"... ça grimpe tout seul :)
- En mode balade/shopping c'est pas mal du tout. On passe aisément du ride à la marche, le KO1 porte facilement quelques sacs sur son guidon. On peu aisément discuter avec des piétons, c'est assez convivial.
Les points négatifs :
- Le pneu tout-terrain c'est vraiment de la blague... C'est un pneu-gomme plein (sans chambre à air), plat qui plus est... ultra casse-gueule dès qu'on se balade sur des chemins avec cailloux et racines :/
- Le poids ne donne pas envie de se retrouver sans batteries... Et oblige à porter la bête à deux mains.
Le point qui reste à trancher : la suspension.
Tant que l'on est en ligne droite, cette suspension est géniale. Elle crée de super amortis avec les petites aspérités et permet d'encaisser des petites chutes de trottoirs sans se fracasser le dos.
Par contre, elle crée des sensations bizarres quand on prend des virages un peu vite... Une sorte de déhanché élastique de la roue.
A ce stade, je ne peux pas encore dire si ce comportement est un soucis réel un une habitude à prendre.
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