King Song S18 - Le Test

Oui oui oui ! Sur le papier, cette roue n'est pas faite pour moi.

Je ride quasi exclusivement en ville. Des petites distances la plupart du temps. J'habite au 2e étage sans ascenseur. Et j'ai les bras d'une crevette anorexique... Cette roue est trop grosse, trop lourde pour mon quotidien et mes petits muscles. Je me tasse une vertèbre par jour. D'autant plus que, contrairement à la Shermann, elle n'est pas pensé pour être portée. En dehors de sa poignée centrale, aucune prise. Encore un mois et je me tape une scoliose de vieux.


Parlons de cette poignée centrale... Elle fonctionne. Elle sert à la fois à conduire en mode piéton et à porter ses 30 kg. Elle intègre donc un coupe circuit et un système automatique de blocage du trolley. C'est très ingénieux mais pas super pratique à l'usage. Surtout dans les escaliers où on sollicite chaque fonction à chaque palier... Je parie que c'est le premier truc qui va casser.

Parlons finitions maintenant... Le grip qui se décolle des pédales, le bout de plastique mal pensé qui tape à chaque fois qu'on sollicite un peu trop la suspension, la multitude de pièces plus ou moins jointives... On est loin des standard de qualité de Inmotion ou Ninebot.

La suspension tape régulièrement sur
un bout de plastique support de vis...
C'est ballot !


Voilà pour les critiques.

Pour le reste, cette roue est une tuerie. Puissante, rapide, agile, joueuse, belle... Je suis "in love".

Cela fait très longtemps que je n'ai pas pris autant de plaisir à piloter une roue dans Paris. 

Entre le pneu de 18 et la suspension, elle passe tous les dangers de la chaussée. Mieux, elle rend la piste tellement sécure que je me retrouve bien souvent incrédule à faire sonner le tilt-back. C'est peut-être un problème d'ailleurs. Elle est tellement stable et puissante que je n'arrive pas à respecter la législation. Je l'avais bridé à 25km/h pour faire le bon élève. J'ai vite abandonné. Palier après palier, j'ai fini par enlever le bridage. Je roule toujours aussi prudent et raisonnable... mais à plus de 25 :)


Sa position haute et ses formes évidées la rende presqu'aussi maniable qu'une V8. Cette coque "morphologique" est super intéressante en ride. En calant les tibias dans les zones adaptées, je me retrouve dans une position sportive offrant à la fois une excellent maitrise, un centre de gravité plus bas, et l'obligation d'accompagner la suspension avec mes cuisses... C'est fatiguant mais cela amène un ride engagé... Ceci dit, rien n'empêche de se tenir en dehors de ces rails latéraux. Et dans ce cas là, les formes de la S18 offrent tout un tas d'informations de placement au pilote. Exactement comme un deck de skate ou de longboard dont les courbures du bois sont interprétées par tout le corps pour jouer de la gravité.


En ce qui concerne la suspension, en tâtonnant un peu il est possible de lui donner des comportements sensiblement différents. Et j'avoue avoir un gros faible pour le réglage "coussin d'air". Celui qui avale toutes les aspérités de la chaussé.

Cette roue est tellement bonne qu'elle risque de tuer ce blog ! A quoi bon tester encore et encore  les roues du marché quand on a trouvé sa moitié, celle avec laquelle on veut affronter la vie !



Note :
Pour les curieux, tous les tests de gyroroues se trouvent là : les-tests-de-gyroroues

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